Les premiers maires d'Usson 1790-1795

Dès le Moyen-Age, le terme de « maire » existe déjà. Bien plus tard, par un édit du 27 août 1692, Louis XIV crée des offices de «maires perpétuels» dans toutes les villes du royaume, offices qui vont, dès lors, s'acheter. C'est ainsi qu'à Craponne on trouve des maires perpétuels jusqu'à la Révolution, l'un d'eux n'est autre que Louis Richard, seigneur de Pontempeyrat, en 1759-1760.

A Usson, le terme de «maire» n'apparaît qu'à la Révolution, avec la création des municipalités, par le décret du 14 décembre 1789 : « Le Chef de tout Corps Municipal portera le nom de Maire ». C'est à la suite des premières élections de janvier 1790 que la commune d'Usson aura son premier maire.

Qui a été le premier maire d'Usson ?

Un acte (ADL : 1 J 317) du 21 août 1791, concernant les marguillers de l'église d'Usson, permet de découvrir son nom: « Aujourd'hui, vingt et un aoust mil sept cent quatre vingt onze, … M. Fraisse, curé constitutionnel de la paroisse d'Usson et M. Tournier, maire et premier marguiller, ... ». Il reste à trouver son prénom pour le situer précisément dans les familles Tournier d'Usson. Dans les registres paroissiaux, un acte de décès du 30 octobre 1791, a pour témoins : « Jacques Tournier, maire, et George Monet, greffier de la municipalité ».

Jacques Tournier, premier maire d'Usson

Sa famille

Il est né le 3 septembre 1731 à Usson et est le fils de « sieur Joseph Tornier (On trouve le nom de « Tournier » écrit « Tornier », « Tolnier », ...) et Marguerite Richard, marchands d'Usson ». A son baptême, le 4 septembre, sont présents de nombreux notables : Pierre Daurelle, docteur médecin, Jacques Mey, bourgeois, Claude Richard, bourgeois de Saint-Hilaire, Jacques Tornier, son parrain, marchand, Caprais Porrat, bourgeois, sans doute Pierre Charet Me chirurgien, …

Du côté paternel, Jacques Tournier est issu d'une famille de marchands : son père, Joseph Tournier , et son grand-père, Antoine Tournier, sont marchands à Usson. Un de ses oncles, Jacques Vital Tournier, est parti, marchand, à Cluny où il s'est marié et y est qualifié de « marchand toilier et dentelles » ou plus tard « marchand de mode ».
Du côté maternel, par contre, il est issu de la famille Richard, famille de notaires à Saint-Hilaire.

Son mariage

Le 28 mai 1771, il épouse demoiselle Jeanne Lafarge, fille de sieur Antoine Lafarge et Antoinette Vignal, marchands d'Usson. Dans l'assistance, plusieurs notables d'Usson, amis des familles : Jacques Richard, seigneur de Pontempeyrat, Thibault de Pierreux, de Vertamy, Mey de Chales, Me Jean-Baptiste Sigean notaire royal, noble Antoine Sigean avocat, … La veille, un contrat de mariage avait été passé devant Me Sigean, dans lequel les parents de l'épouse lui donnent la moitié de leurs biens dont elle pourra disposer dès le mariage célébré, et la nomment leur héritière universelle. Une clause est particulièrement intéressante : il est décidé que : « tous les bénéfices qui se feront dans le commerce en dantelles et autres marchandises tourneront au proffit des futurs conjoints, lesquels s'associent, par les présentes, pour vivre en communauté... ». Il semblerait donc qu'Antoine Lafarge et Antoinette Vignal aient été marchands de dentelles et que Jacques Tournier et Jeanne Lafarge aient pris leur suite.

Les enfants de Jacques Tournier et Jeanne Lafarge

Ils ont eu huit enfants .....................................


Une prise de possession d'église controversée

« Aujourd'huy neufvieme jour du mois de juin 1735, entour l'heure de midy, par devant le notaire royal appostolique, et gradué, soubssigné et en presance des témoins cy apprés nommés dans le lieu de St Jean doubrigoux, et au devant de la grand porte de leglise parroissialle dudit lieu,

a comparu Messire Hierome Daurelle prêtre cy devant sociétaire de léglize parroissialle d'usson diocése du puy, lequel ayant la presance de Messire Claude Daurat prêtre, et vicaire amovible de la parroisse d'églisolles habitant dans la paroisse de Sauvessanges et a remontré comme en vertu de la resignation de la cure de St Jean Baptiste dudit lieu de St Jean faitte par Messire Jacques Amat prêtre et curé dudit lieu de St Jean entre les mains de notre sainct pere le pape son vice chancelier, ou autres ayant pouvoir, en datte du vingt unième decembre dernier receu par Me Paulzes notaire royal apostolique, et de ladmission de ladite resignation en cour de rome par bulle ou signature duement signée, pharaphée et certiffiée, en date du douze janvier dernier, il auroit obtenu ses provisions et collation de ladite cure de St Jean Baptiste doubrigoux sur le visa de Monsieur Champflour vicaire general de Monseigneur l'eveque de Clermont in forma dignum signé de Monditsieur Champflour et de Moranges secretaire scellé du seau dudit seigneur eveque insinué et controllé a Clermont, au greffe des insinuations eclesiastiques par Moranges le mesme jour troisieme du presant,

de tous lesquels actes ledit sieur Daurelle a fait apparoir en bonne et due forme, et duement controllés, et insinués partout ou besoing a esté et sous leur datte, et en consequance il a requis le sieur Daurat de le mettre en la réelle, actuelle, et corporelle possession de ladite cure de St Jean Baptiste de St Jean doubrigoux,

a lesfect de quoy ledit sieur Daurat ayant tous lesdits actes en main, nous en aurions fait lecture en les traduisant en francois a un grand nombre de peuple assamblés, et ayant trouvé les portes de ladite eglize fermées, et nous etant informé du nom du marguillier, et du sonneur de cloche de la paroisse, personne n auroit voullu les indiquer,

et sur le champ seroit survenu ledit sieur Amat ecuyer, seigneur du Pontemperas prêtre et cy devant curé de ladite parroisse auquel nous aurions fait pareille sommation de nous representer lesdites clefs, ou de nous faire faire ouverture desdites portes, a quoy il a repondu ledit sieur Amat prieur et curé de ladite parroisse de St Jean doubrigoux pour reponce au susdit acte de prinse de possession dit qu il s oppose formellement audit acte de possession attandu l'acte de regret qu'il a fait audit sieur Jerosme Daurelle prêtre dusson le trantiesme jour du moy de mars dernier devant M Demasles notaire royal et apostolique duement controllé au bureau darlanc le premier juin mil sept cent trante cinq et signiffié audit sieur Daurelle par acte du troisieme juin 1735 par Aubert huissier et controllé le mesme jour 3e juin par Francoy Comis contenant reiteration dudit acte de regret de ladite resignation et pour cet effet ledit sieur Amat demande acte audit Me Imbert notaire royal de ladite opposition et requiert copie de ladite possession et ou et quand ledit sieur Daurelle passera outre au moyen de ladite oposition, proteste de la nulitté du tout ..........................


Les Rochebaron de Montarcher au XIVe siècle

La famille de Rochebaron est présente à Usson dès 1307. Armand de Rochebaron est alors seigneur d'Usson par son mariage avec l'héritière de Guillaume d'Usson. Son fils Guillaume, dit Billaud, lui succèdera en 1341. Il aura deux filles. L'aînée Alix, mariée à Armand de La Roue, apportera les biens foréziens de son père à son mari tandis que la cadette Beatrix héritera des biens en Velay.

Nous cherchions pourquoi, en 1335, Armand de Rochebaron avoua au comte de Forez la coseigneurie en parage de Montarcher, aveu renouvelé ensuite par Armand de La Roue en 1357. Cela nous permit de découvrir un parchemin inédit, constitué de plusieurs actes, dont nous allons révéler la teneur. Nous verrons que le seigneur de La Roue est très présent dans ces actes de 1372 et 1373.

Veuf d'Agnès de Châtillon qui lui avait apporté Montarcher, Leignec et Saint-Hilaire, Briand, seigneur de Rochebaron et Bas, se remarie avec Alice de Saint-Nectaire. Son contrat de mariage stipule alors que les enfants qui naîtront de cette union hériteront de la seigneurie paternelle. Le testament du père d'Alice, Gaston de Saint-Nectaire, le rappelle et le renforce le 3 octobre 1309:

« … Si Briand devait entériner la donation du château de Rochebaron et de 200 livres de rente prévue à titre d'avantage en faveur des garçons nés de son mariage avec Alice, lesquels devront alors être émancipés, il les déclare héritiers des 1080 livres promises en dot à leur mère et qui restent à payer ... »

Henri Ploton, fils aîné du premier lit, évincé de l'héritage paternel, hérite des biens de sa mère, fille d'Henri de Châtillon et petite fille de Dauphine de Saint-Bonnet. Il est seigneur de Montarcher, Leignec et Saint-Hilaire. Lui aussi s'est marié deux fois. Son premier mariage avec Marcibile de Bussière l'enrichit grandement car elle est l'héritière des Montboissier.

«Le 12 octobre 1311, Pierre Maurice, seigneur de Rochesavine et de Saint-Bonnet, fait donation à Robert VI, comte de Boulogne et d'Auvergne, des châteaux de Saint-Bonnet et de Novacelle et du village de Saint-Amand, sous réserve de l'usufruit sa vie durant.» Le même jour, tout en confirmant cette donation, « il fixe les droits de sa petite fille Marcibilia, fille de Géraud de Bussière, et de sa propre fille Amphelize sur sa succession en dehors des biens donnés au comte d'Auvergne.» (Annuaire-bulletin de la Société de l'Histoire de France, 1899, page 208)

« Cette donation fut approuvée et ratifiée en 1316 par Marcibile, fille de Giraud de Bussière, petite fille de Pierre ... » et « Par une transaction du 21 septembre 1321, Robert, comte d'Auvergne, fils du précédent, donna (en compensation) une somme de 1000 livres à Marcibile et son mari et fit assiette en leur faveur de 140 livres de rente sur la leyde et les autres revenus d'Ambert. La donation eut d'ailleurs son exécution.» (Baluze « Histoire généalogique de la Maison d'Auvergne » tome 2 p 516 et 517)

Devenu veuf, Henri Ploton se remarie, en 1335, avec Isabelle de Saint-Didier, fille d'Alexandre, chevalier, seigneur de Saint-Didier, et d'Agnès du Chaylar. Nous connaissons quatre enfants de ces deux mariages: Alexandre et Henri Plotard qui sont les plus connus mais aussi Briand et Agnès, ignorés ou sujets à controverse.......................