Ils sont venus des Combrailles ou du Velay Ils étaient garçons maçons ou maîtres maçons

Si, au XVIIIe siècle, de nombreux ussonnais partaient travailler dans d'autres provinces, parfois lointaines, et quelquefois s'y mariaient et fondaient une famille, c'était le cas de certains scieurs de long, charpentiers de marine ou marchands, les archives nous montrent que, inversement, Usson a vu arriver des artisans, des marchands, des colporteurs, des journaliers, venus d'autres contrées, pour y travailler et parfois s'y fixer.
Mais les plus nombreux à venir travailler à Usson, puis, pour certains, à s'y établir définitivement, ont été, à cette époque, les maçons. Ils venaient de la région des Combrailles mais aussi du Velay, et plus spécialement, de Lapte.
Qui étaient-ils?, d'où venaient-ils?, comment ont-ils fait leur vie à Usson? , voici ce que cet article va essayer de retrouver, de la fin du XVIIe siècle à la fin du XVIIIe, à l'aide des registres paroissiaux et des archives notariales.

Leur arrivée à Usson

Il est bien difficile d'en trouver la date exacte, au mieux certains actes où ils apparaissent nous disent, par exemple, qu'ils « travaillent à Usson depuis environ 3 ans », mais d'autres, seulement, qu'ils « travaillent depuis de longues années à Usson ». Les registres paroissiaux et les contrats de mariage permettent quelquefois de détecter leur présence s'ils sont cités comme témoins, ou comme parrains d'un enfant, mais c'est surtout lorsqu'ils se marient qu'on peut connaître l'époque de leur installation définitive ainsi que leur origine et leur métier.

Les maçons des Combrailles

Leurs paroisses d'origine sont très proches les unes des autres, certaines sont aujourd'hui dans la Creuse : Mautes, Dontreix, Lupersat, Chard, Mainsat, Mérinchal, Sermur, d'autres sont dans le Puy-de-Dôme : le Montel de Gelat, Charensat, Villosanges, Saint Priest des Champs, Vergheas, Bussières.

Dès le milieu du XVIIe siècle, ces maçons apparaissent dans des documents, malheureusement peu nombreux, comme des devis ou des quittances. Les registres paroissiaux n'existant pas pour cette période à Usson, on ne peut pas savoir si ces maçons se sont mariés et établis sur place.

Les prénoms sont aussi parfois un indice précieux : ils sont souvent prénommés Léonard ou Léonet, Annet, Marien, Gilbert, et bien sûr Blaise (saint Blaise patron des maçons)… prénoms peu répandus dans notre région, à cette époque.

Voici, pour le milieu du XVIIe siècle, les noms de ceux qui ont pu être retrouvés, les dates sont celles des actes où ils figurent :

1658 : Louis Bizail, Lionet Guargnain et Jean Pinchon, maîtres maçons du pays de la Marche en Combrailles.

Ce sont eux qui construiront la maison forte de Danizet, à la demande d'un marchand d'Usson : Hilaire Daurelle. Ceci moyennant « onze vingt dix livres (C'est-à-dire 230 livres), neuf septiers bled seigle pur et marchand mesure d'Usson, un quintal de pitance : thiers chair salée, l'autre beurre et l'autre fromaige » ...


Le testament de Pons de Rochebaron (1348)
Réponse à Monsieur Edouard Perroy

Dans « Les familles nobles du Forez au XIIIe siècle: essais de filiation » (Tome II, Centre d'études foréziennes et La Diana, 1977 p 687) sous le titre 158 C. Rochebaron d'Usson, Edouard Perroy écrit:

« Les auteurs tirent les seigneurs d'Usson de cadet de Rochebaron dès 1180, mélangeant pendant un siècle les races pourtant encore distinctes, d'Usson et de Rochebaron … Si bien que nous ignorons de qui est issu Armand de Rochebaron, donzeau, qui porte un prénom des Allègre ou des La Roue ou des Polignac ... »

Une part de la réponse se trouve dans le testament suivant (Archives Départementales de la Haute-Loire: G246).

In nomine domine nostri ihesu christi amen noverint universi et singuli presentes pariter et futuri hoc presens instrumentum publicum inspecturis et audituris ex anno ab Incarnacione domini millesimo trescentesimo quadragesimo octavo et die tertia decima mensis may serenissimo principi domino philippo dei gratia rege francorum regnante et reverendo in christo patre et domino domino Johanne eadem gratia Aniciensi episcopo existente In presencia et audiencia mei notarii publici et testium infrascriptorum ad infrascripta audiencia ab infrascripto testatore specialiter vocatorum et rogatorum personaliter constitutus nobilis et venerabilis vir dominus Poncius de Ruppe barone venerabilis aniciensis ecclesie canonicus sanus mente et corpore ac in sua bona et sana memoria permanens et existens per Dei gratiam ut dicebat et evidenter per aspectorem persone sue apparebat volens et cupiens incertum mortis terminum prevenire et posterioritati sue providere ut extrema necessitas que multos incautos et imparatos decepit ipsum paratum inveniat cum nichil sit morte cercius et nichil incercius ejus hora nolens decedere intestatus de se et omnibus bonis et rebus suis mobilibus immobilibus ac se moventibus nominibus debitis juribus jurisdictionibus et actionibus suis quibuscumque et sibi competentibus et competituris quoquomodo ordinavit et disposuit suumque testamentum nuncupativum et ultimum suamque nuncupativam et ultimam voluntatem haec inscriptis redactum et redactam ad faciliorem probationem habendi eorumdem donationes et legata sua ordinationes et dispositionem fecit et condidit ore suo proprio et uno contextu in modum et formam infrascriptis // premisso sancte crucis signaculo sit dicendo

+ In nomine sancte et individue trinitatis patris et filii et spiritus sancti amen Ego poncius de ruppebarone venerabilis ecclesie beate marie aniciensis canonicus per dei gratiam sanus mente et corpore licet quasi ad etatem devenerim senectutis ac in mea bona et sana memoria permanens et existens dum in meo membris vigor viget corporeus et racio regat mentem attendens et conciderans quod nichil est morte cercius et nichil incercius mortis hora volens et cupiens ipsam horam incertam mortis termini prevenire et mei posteritati providere ut extrema necessitas que multos incautos et imparatos decepit cum deo placuerit semper et ubique inveniat me paratum et ne inter posteros meos post decessum meum questio aliqua oriatur de me et omnibus universis et singulis bonis et rebus meis mobilibus immobilibus ac se moventibus corporalibus terris possessionibus juribus jurisdictionibus nominibus debitis et actionibus meis quibuscumque michi que competentibus et competituris ubicumque contra quascumque personas et cum personis quibuscumque mio et in futurum quocumque modo et ex causa seu causis quibuscumque ordino et dispono testamentum que meum nuncupativum et ultimum ac meam nuncupativam et ultimam volontatem ordinacionem et despositionem haec redactum et redactam inscriptis ut facilius valeant comprobari cum humana et fragilis hominum memoria de facili pereat et labatur donationes ac legata mea facio condo et ordino bene premeditatus deum heres pro occulis et dispono ore meo proprio perferendo et uno contextu coram ac notario ut publica persona et testibus infrascriptis in et per modum qui sequitur et in formam ...


La sixième borne Forez-Auvergne

« Sexta meta posita est in bivio quo separatur via tendens apud lo Tremolet a predicta via publica tendente apud Montembrusonem. »

La sixième borne est posée à l'embranchement qui sépare le chemin tendant au Trémolet de la susdite voie publique tendant vers Montbrison.

D'autres indications nous sont données par la vérification ultérieure des bornes:
... « de dicto ulme, eundo rectum iter versus lo Tremolet, usque ad locum ubi antiquitus erat quidam pomerius, a parte ville d'Ussom ... »
... ce qui peut se traduire par: dudit orme (L'orme de la Grange d'Usson sous lequel se trouvait la cinquième borne. Voir le n°13 des Carnets d'Usson) en marchant tout droit en direction du Trémolet, jusqu'au lieu où était, dans les temps anciens, un « pomerius », côté Usson ...

Le chemin qui sépare les deux feuilles du cadastre est le grand chemin de terre actuel qui va de Grange-Neuve au Trémolet. Sur la feuille F4, le petit chemin qui part plus à l'ouest est l'ancien chemin dit « des Eaux ». Sur la feuille A1, le grand chemin plus à l'est se trouve correspondre à l'ancienne route D498 avant les dernières modifications. On peut considérer qu'il y a quatre « bivia » possibles:

le premier dès la sortie de Grange-Neuve (visible sur la feuille A1)

le deuxième juste après La Serve pour prendre le chemin des Eaux (sur la feuille F4)

le troisième qui permet également de rejoindre le chemin des Eaux mais dont l'embranchement est beaucoup plus loin de Grange-Neuve (toujours sur F4)

le quatrième (sur la feuille A1) qui correspond au goudronné d'aujourd'hui quand, en direction de Saint-Bonnet-Le-Château, on tourne à gauche après Bourette pour aller au Trémolet.

Nous allons, peut-être arbitrairement, éliminer l'embranchement n°1. En effet, nous avons trouvé la cinquième borne sur le communal de Grange-Neuve très près de ce carrefour. Si l'on tient compte de la distance moyenne entre les cinq premières bornes, cela ne cadre pas, surtout que la septième est assurément au Trémolet.

Nous allons, plus sûrement, éliminer l'embranchement n°4 par les preuves suivantes.

Le 3 octobre 1747, Maître Mathieu Desholmes, notaire d'Usson, relache à Pierre Chorand, laboureur de Grange-Neuve, un champt et pastural appelé Peyre Cuberte contenant 9 cartonnées, confiné par le chemin d'Usson à Boulaine, la terre de Jean Chevojon, la terre des hoirs Jacques Garnier, autre confin ...