Le moulin de Pénechon

Lorsqu'on se promène sur la route de Saint-Pal, entre Truchard et Usson, en faisant un arrêt sur l'ancien pont d'Epinasse sur le Chandieu, on peut encore deviner la trace du bief d'un ancien moulin, elle est bordée de quelques frênes et ressemble à un chemin, surplombant la rivière :

Moulin de Pénechon

C'est le dernier vestige de l'un des nombreux moulins qui jalonnaient le Chandieu, sur le territoire d'Usson, le moulin d'Epinasse, aussi appelé le moulin de Pénechon.

C'est de l'histoire de ce moulin, de ses propriétaires et de ses meuniers qu'il sera question dans cet article, histoire qui s'étend sur trois ou peut-être même quatre siècles, avec parfois des interruptions plus ou moins longues, et aussi de l'installation de nouvelles industries qui ont été momentanément établies, sur le même site, à partir de 1860.

Situation du moulin

Il se trouvait en bordure du Chandieu, un peu en retrait de la route Usson-Saint-Pal, à droite, un peu avant l'ancien pont d'Epinasse. Aujourd'hui il ne reste qu'une maison d'habitation (voir photo à la fin de cet article). Deux documents le situent : la carte de Cassini (XVIIIe siècle) et le plan cadastral napoléonien ...

La carte de Cassini :

Carte moulin Usson-en-forez


Testamentum Roberti de Ruppe d'Usson

Archives Départementales de la Loire 2MI 11 B1863 (Extrait en photo)

Testamentum Roberti de Ruppe d'Usson

Nos Michael de Andancia licenciatus in legibus judex forensis notum facimus universis presentes litteras inspecturis quod cum parentes et amici Roberti de Ruppe nuper deffuncti instanter a nobis peterent recepi juramenta et dispositiones testium qui interfuerunt seu interfuisse dicuntur suppreme dispositioni seu ultime voluntati nuncupative dicti deffuncti ipsis que depositiones dictorum testium in formam autenticam et publicam ad perpetuam rei memoriam redigi ut propter labilem hominum memoriam ipsam suppremam dispositionem seu ultimam voluntatem nuncupativam dicti deffuncti contingentam processu temporis annullari Nos ad petitionem illorum quorum intererat et ad quas predicta dicebantur pertinere auctoritate nostra judiciara interveniente ad majorem rei evidentiam denunciare et proclamare fecimus et mandamus in ecclesia dussom diebus dominicis et festivis populo ibidem ad divinam congregato ut si qui sint quorum intersic aut qui sua credant interesse voluit videri juris testes predictos quod ipsi comparerant perhibere coram Johanne Veyreri et Johanne Chabieri clericis curie forensis juratis vel altero eorumdem apud sanctum bonitum castri vel altero eorumdem commissaris quod a nobis quo ad receptionem juramentorum dictorum testium et examinationem eorumdem deputatis quibus quidem notarius et commissarius vel altero eorumdem quo ad hoc quomisimus ut moris (est) ad diem die quod tertia mensis junii comparerant perhibere coram nobis vel locum nostrum (tenente) apud sanctum bonitum castri anno domini millesimo trecentesimo septuagesimo primo hora prima visuris et audituris publicationem et apparitionem dictorum testium depositionem per testium in publicam formam et scripturam autenticam et perpetuam memoriam rei geste redigi dictos quod testes et eorum depositionem anno dicto loco et hora predicta nullo oppositore comparente in judicio coram nobis Johanne de Poyeto utriusque jurisperito curie forensis locumtenens dicti domini judicis publicammus et pro publicatione habemus et de verbo ad verbum legimus in formam et in hanc scripturam autenticam et forma publicam perpetuam rei memoriam redigi fecimus in hunc modum qui sequitur et in formam Et primo de Grangia testis productus juratus interrogatus diligenter secrete separatum examinatus super hoc in dicta ultima voluntate et dispositione nuncupative dicti deffuncti dicit et deponit per juramentum suum se tantum scire de contentis in dicta ultima voluntate quod quadam die de qua sibi ad presens non recolit ipse testis qui se loquituri in domo dicti Roberti nuper deffuncti apud Ruppe fuit et ibidem presens et vidit quod dominus Matheus curatus dusson ministravit dicto Roberto nuper deffuncto ultima sacramenta sancte manus evangelie et quod dictus Robertus fecit signum sancte crucis

Item eligit sui corporis sepulturam siminterio ecclesie dUssom in tumba parentum et predecessorum suorum Item deponit dictus testis loquens quod dictus testator voluit quod die sepulture sue vocantur vigenti sacerdoces et cuilibet ipsorum detur unus grossus turonensis argenti semel cum reffectione plena Item luminarie eclesie dUssom quadraginta solidos turonensis semel dedit et legavit Item luminarie ecclesie beate Marie aniciensis quadraginta solidos turonensis semel dedit et legavit solvandi ad esgardium dominorum curati dUssom et Bartholomei Dagnec presbiter ...


La quatrième borne Forez – Auvergne

Quarta meta posita est in bivio ubi conjungitur via tendens per dictam carreriam antiquam et per metas superius designatas ab aliam viam publicam qua tenditur a dicto ponte de Boges, per villam d'Ussom, ante capellam Beate Marie predictam et ante ecclesiam beati Bartholomei d'Ussom a parte orientali, versus Montembrusonem.

La quatrième borne est posée au carrefour où se joignent la voie qui vient par ladite vieille rue et par les bornes désignées plus haut et une autre voie publique qui vient du pont de Boges, par la villa d'Usson, en avant de la chapelle Sainte-Marie et en avant de l'église Saint-Barthélémy d' Usson du côté est, en direction de Montbrison.

La première route citée est celle des trois premières bornes. C'est la voie Ouest qui passe dans le bourg. Elle vient du pont de Boges sur le Chandieu (borne 1) par Notre-Dame de Chambriat (borne 2), la place de l'école (borne 3) et l'Allée des Chênes pour entrer dans le bourg fermé par le portail sud (Elle devient alors carreria, rue) et sortir du bourg par le portail nord (Elle redevient via publica, route). L'autre route mentionnée est la voie Est qui contourne le bourg fermé. Elle passe devant la chapelle Sainte-Marie (ante signifie tout aussi bien en avant, au pied ou vis à vis) du côté Est puis devant l'église Saint-Barthélémy toujours du côté Est c'est à dire du côté du choeur. L'église n'a gagné deux travées de choeur qu'au début du XVIè siècle ce qui pourrait mettre cette route du XIVè siècle sous l'église actuelle mais la présence du vieux cimetière autour du bâtiment peut aussi laisser penser que les deux travées ont été construites sur ce cimetière. Le tracé n'aurait alors subi que peu de modifications. Le cimetière sera d'ailleurs rejeté ultérieurement de l'autre côté de la route, lors de l'élargissement de l'église. La quatrième borne est posée au carrefour où se rejoignent la voie Ouest et la voie Est . Sur le cadastre napoléonien nous constatons que ce carrefour se trouve au Pin Malet, derrière l'auberge actuelle. La présence d'une croix sur ce cadastre atteste de l'ancienneté de ce carrefour. Elle est dite Croix de Jalagou ou Jalajou et a pu remplacer l'ancienne borne ou être, durant un certain temps, plantée dessus. Il semble que le nom jalagou (ou jaloge, jalajou, galege, galejou) soit lié à l'ajonc ou à un lieu couvert d'ajoncs. En 1824, il n'y a aucune habitation, (à l'exception d'un petit tènement de trois maisons un peu plus au sud), seulement des terres qui dominent l'emplacement de l'ancienne douve du château (la due) ...

Carte bourg Usson-en-forez