Des prénoms qui marquent un événement, une époque ou une région

Les registres paroissiaux et d'état civil d'Usson, qui existent depuis 1683, permettent de retrouver, dans les actes de baptêmes ou de naissances, les choix que faisaient les ussonnais pour les prénoms de leurs enfants. Les relevés de ces actes, effectués par l'Association Généalogique de la Loire et déposés à la mairie d'Usson, ont été particulièrement utiles pour faire cette étude qui couvrira la période de 1683 à 1820.

Quels prénoms apparaissent le plus fréquemment ?, Certains prénoms sont-ils caractéristiques de certaines époques ?, Y a-t-il des modes ?, Trouve-t-on des prénoms peu courants et d'où viennent-ils ? Voici quelques questions auxquelles cet article va tenter de répondre.

Usages et règles pour le choix des prénoms

Le dictionnaire Larousse les résume ainsi:
« On ne trouve pas le prénom chez tous les peuples. Les Hébreux n'avaient qu'un nom, tiré de quelque circonstance particulière à l'enfant qui venait au monde. Chez les Grecs, chacun avait un nom unique, et le fils faisait suivre ce nom de celui de son père : un tel fils d'un tel. A Rome, au contraire, l'usage du prénom est général.... Les prénoms romains sont peu variés. Les femmes n'en avaient généralement pas. Ils étaient héréditaires dans les familles. Avec le triomphe du christianisme commença l'usage de choisir pour prénoms les noms des martyrs béatifiés ou bibliques. Le pape saint Grégoire le Grand en fit une règle. A l'époque révolutionnaire, on choisit les prénoms dans l'histoire ancienne...... puis la nature entière fournit des prénoms : les plantes, les animaux, même les êtres inanimés. La loi du 11 germinal an XI réprima cet abus, et il est interdit aux officiers de l'état civil d'inscrire d'autres noms que ceux qui figurent dans les calendriers, ou ceux de personnages anciens connus. »

Les prénoms les plus utilisés à Usson, avant la Révolution

Sans faire de décompte précis, par simple lecture des listes des noms des baptisés, on peut se rendre compte de la plus ou moins grande fréquence des prénoms.
Par ordre alphabétique et non par ordre d'importance :
Pour les garçons :
Antoine, Claude, Jean, Mathieu sont sans doute les plus fréquents.
Viennent ensuite : André, Benoit, Jacques, Pierre.
Mais aussi : Damien, Etienne, François, Georges, Joseph, Simon, Vital, …
Pour les filles :
Marie est certainement le prénom le plus répandu, mais on trouve souvent : Antoinette, Benoite, Catherine, Claudine, Jeanne, Marguerite. Un peu moins fréquemment : Anne, Elisabeth ou Isabeau, Françoise, Gabrielle, ...

Un, deux ou trois prénoms

Jusque vers le milieu du XVIIIe siècle, les enfants ne portent généralement qu'un seul prénom, ou éventuellement Jean-Baptiste, Jeanne-Marie, Marie-Anne, ... Les prénoms composés deviennent ...


Eté 1944

Il est un souvenir que je n’oublierai jamais. Le récit que je vais essayer de vous raconter date de l’été 1944, pendant l’occupation allemande. Pour moi ce récit est très émouvant. Le docteur Pierre Mouret, maire de Beauvoisin avait demandé aux familles nombreuses, si elles en avaient la possibilité, de partir à la montagne (à cause de la famine qui commençait à se faire sentir). Il y avait des familles prêtes à les accueillir. Mes parents avaient la chance de connaître indirectement une famille qui serait en mesure de nous recevoir, c’est-à-dire, monsieur et madame Brancier Jules qui habitaient à la Garde-Montsagny, hameau d’Usson-en-Forez dans la Loire, à ce moment-là. Quelque temps avant le départ de toute la famille, papa est parti en éclaireur à Usson-en-Forez, avec André et Germaine Aubat, qui eux, devaient être reçus par une autre famille logée à Sauvessanges, en l’occurrence monsieur et madame Picard. Ils ont fourni du vin et en échange ont rapporté des saucissons, du beurre, des fromages … à Beauvoisin pendant plusieurs fois en train. Lors de ces va-et-vient, monsieur et madame avaient dit à papa: « Si vous voulez à votre prochain voyage, vous pourriez emmener un ou deux de vos enfants pour vous soulager et, lorsque nous vous aurons trouvé un logement, vous pourrez monter le reste de la famille ». C’est Odile qui a eu la chance d’être choisie ; elle est donc partie quelques mois avant et elle a été hébergée dans cette famille si chaleureuse. Dès que les Brancier ont trouvé un logement, ce qui a demandé un certain temps, car avant de nous recevoir, les voisins, les amis, les connaissances et tous les gens dévoués se sont réunis pour nettoyer, peindre, meubler, fournir de la vaisselle, du linge de maison, du bois pour le chauffage, etc.

Dès que notre futur logis a été fin prêt, nous avons, un beau soir, pris le train de nuit à Nîmes. C’est tonton Maurice qui nous a conduits en char-à-bancs avec notre beau cheval ; je ne sais plus si c’était Coquet ou Bijou. Nous, les enfants, étions tous les cinq très heureux d’effectuer ce voyage. Je ne comprenais pas les larmes de maman, papa et tonton Maurice, alors que nous, nous sautions de joie de prendre le train, revoir notre sœur Odile et connaître enfin la montagne. Les voisins étaient tous là sur le pas de la porte pour nous dire au revoir, avec des larmes et des serrements de main et pour les enfants plein de bisous.

Le voyage s’est bien passé jusqu’à Lyon ; là, hélas ! un haut-parleur annonce que les Allemands ont fait sauté un pont, donc plus question d’avancer. Tous les voyageurs sont descendus sur le quai et nous nous sommes retrouvés dans une immense salle, serrés comme des moutons. Il y avait un remue-ménage, il est vrai que c’était la guerre. Des messieurs et des dames avec des brassards blancs brodés d’une croix rouge poussaient de grands charriots sur roulettes et distribuaient de l’eau, du lait pour les enfants mais très peu de nourriture. Les haut-parleurs criaient, la foule était silencieuse, elle écoutait les informations attentivement. Maman et papa nous rassuraient : «Pas de soucis, les enfants, nous aurons bientôt un autre train qui passera par un autre endroit et nous arriverons à Usson-en-Forez pour retrouver votre sœur Odile dans peu de temps».

Nous avons donc passé une partie de la nuit à attendre. Les Allemands n’étaient pas loin et tout à coup, ils ont envahi les lieux. Il y avait des Mongols (en fait des Tatars,NdE) avec eux et ces soldats ennemis nous glaçaient d’effroi à cause de leurs yeux bizarres et méchants. Toute la foule des voyageurs pour Saint-Etienne a été appelée au haut-parleur et nous sommes remontés dans un train où, à chaque portière, il y avait un ...


La troisième borne Forez – Auvergne

Tercia meta posita est subtus ulmum dictum de Podio Granon tendendo recte a metis predictis per viam publicam ad carreriam predictam.

La troisième borne est plantée sous l'orme dit de Podio Granon, tendant droit des bornes prédites par la route à la rue déjà citée. Nous rappelons que la via publica est l'ancienne route du Puy à Montbrison, montant par Chambriat et continuant par l'Allée des Chênes. Les deux bornes précédentes sont celle du pont sur le Chandieu et celle qui se trouve toujours près de la chapelle Notre-Dame de Chambriat. La charrière est la grande rue du bourg fortifié, l'ancienne route nationale, aujourd'hui D 485, dans sa traversée d'Usson.

La troisième borne est sous l'orme du Puy Granon. Une borne sous un orme est très habituel, les deux partageant une longévité nécessaire. On plantait souvent des ormes dans des endroits remarquables, grands carrefours, entrées de villes ou de châteaux, places des églises … Un orme au Puy Granon se serait vu de loin en arrivant du Puy. Mais où se situe précisément ce lieu? Le cadastre napoléonien nous indique la position de parcelles appelées Lou Pidé Grounot et Puigronon bien à l'entrée du bourg côté sud, au sommet de la rue actuelle venant de Chambriat.

 n° 7, 8 et 9 Loupidé Grounot,  n° 13 bis Puigronon

L'appellation Podio Granon dans le texte est très intéressante. Dans le numéro deux des Carnets, nous avions émis l'hypothèse de Podio Granno, le podium ou puy de Grannus, dieu gaulois assimilé à Apollon par les Romains, dieu de la santé et de la guérison par les eaux. Nous maintenons cette hypothèse, le passage Granno– Granon pouvant se faire par nasalisation, au Moyen-Age, de la dernière voyelle (o) suivant justement une consonne nasale (n). Tout aussi simplement, une inversion de lettres, lors d'une copie, est possible, (nno) devenant (non). Nous rappelions dans ce numéro, la présence de plusieurs caves et puits dans la cour de l'école qui auraient pu être des bassins. Ils se trouveraient sur une parcelle Lou Pide Gronat. Nous ajoutons les mots de Jacques Lacroix, auteur de plusieurs ouvrages sur les noms de lieux gaulois qui, ne sachant rien par ailleurs de Podio Granon, écrit qu'il comprend Icidmago comme « marché de l'eau sacrée ». Il fallait bien de toutes façons, a minima, un temple dans notre vicus gallo-romain ...