La famille Paulzes d’Usson

Bien que le nom de la famille Paulzes ait complètement disparu à Usson depuis environ deux siècles, certains habitants se souviennent encore d’une maison que ses derniers représentants possédaient dans le bourg, et, dans le journal : le Mémorial, du 5 janvier 1938, Noël Thiollier affirmait  «qu’ on y voyait naguère un plafond en bois représentant l’adoration du veau d’or. » Que peut-on connaître de cette famille, de son patrimoine ussonnais et en particulier des maisons qu’elle a pu avoir dans le bourg, ce sera l’objet de cet article.

Sa généalogie et son évolution sociale

Elle est implantée à Usson dès la fin du XVIème siècle. D’après certains auteurs, elle serait originaire de Chomelix, cependant, à cette époque, les registres paroissiaux n’y mentionnent jamais ce patronyme. Pour cette branche qui s’établit à Usson, l’évolution sociale va être très rapide.

Tout d’abord : deux générations de marchands

Jean Paulzes en est le premier représentant connu à Usson, il est marchand hôtelier. Les archives nous révèlent sa présence dès 1597 à Usson où il réside côté d’Auvergne : cette date est celle de son contrat de mariage avec Marie Chalvon, fille du notaire de la Chaise-Dieu, il est alors veuf de Miracle Fournier. Dans son testament du 29 septembre 1625, Jean Paulzes élit sa sépulture dans l’église d’Usson, dans le tombeau où est enterrée sa première femme.

Cela montrerait que, déjà quelques années avant 1597, Jean Paulzes était établi à Usson, mais cependant, pas depuis très longtemps car il semble ne pas posséder encore de tombe dans l’église comme c’était pourtant souvent le cas pour les marchands ou bourgeois d’Usson.

Ce testament permet aussi de connaître ses enfants : Six fils : Claude, prêtre à Usson, Simon aîné et Antoine aîné qui se sont engagés dans l’armée, le premier a participé au siège de Montpellier (Plusieurs auteurs indiquent Montpelloux et non Montpellier, pourtant, sur ce testament qui se trouve dans les Archives de la Diana (2 E 1404), on lit nettement : Montpellier. En 1622, Louis XIII a fait le siège de Montpellier contre les protestants.), l’autre teste en 1642 «prêt à partir pour s’en aller à l’armée servir le roi au pays de Piedmont » , Georges et Simon jeune qui sont ses héritiers, et Antoine jeune. Trois filles : l’aînée, Marguerite, épouse de Jean de la Martine, puis de Jean Daurelle de Danizet, Françoise, mariée à Jacques Barjon de Saint-Georges Lagricol, et Jeanne épouse de Me Mathieu Calemard, marchand de Viverols. C’est finalement Simon Paulzes jeune qui succède à son père, héritant aussi de sa mère et de son frère Georges.

Simon Paulzes, fils de Jean Paulzes et Marie Chalvon, se marie deux fois : d’abord, en 1647 avec Marie Chabannes, fille d’un marchand de Chadernolles, paroisse de Marsac, puis en 1653 avec Cibille Marie Faure, fille de Me Jacques Faure, notaire royal d’Aurec . Le contrat (Archives de la Diana : 2 E 1404) de ce second mariage est passé devant les notaires Tourton et Delamartine :

« Au nom de Dieu soit, sachent tous qu’il appartiendra que, l’an mil six cens cinquante trois et le septiesme jour du mois de may, apprès midy, règne très chrestien prince Louis Quatorze, par la grâce de Dieu roy de France et de Navarre,..... personnelement establis Me Simon Paulzes, habitant du lieu d’Usson, diocèze du Puy, pais de Velay, fils légitime de feu Me Jean Paulzes et dame Marie Chalvon, d’une part, et honneste fille damoiselle Cibille Marie Faure, fille légitime à Me Jacques Faure, notaire royal et lieutenant ...


Le Prieuré Saint-Symphorien d'Usson

2 La Renaissance

La Renaissance, venue d'Italie où elle commença un siècle plus tôt, gagna la France sous François 1er. Il y eut alors un épanouissement des arts qui, procédant de l'imitation des Anciens et se mélangeant au style français fut source de nombreux projets. Reprenons l'église quand nous l'avions laissée autour de l'an 1500 (Voir Le prieuré Saint-Symphorien d'Usson dans Les carnets d'Usson n°3).Nous avions dû dans cette première partie émettre quelques hypothèses pour pallier la rareté des textes et des preuves lapidaires. A partir de cette date, les documents sont naturellement plus nombreux et la reconstitution plus certaine.

Prieuré St-Symphorien  Prieuré St-Symphorien

Contour de l'église


Contour de l'église actuelle



Sanctuaire

Choeur sous clocher avec chapelles latérales de St Symphorien et de La Vierge


Nef de deux travées avec chapelles latérales de La Roue, de Boeuf, et de notables locaux


Porche


L'agrandissement du choeur

Louis de La Roue (Fils cadet de Guillaume de La Roue. Son frère aîné, Antoine, seigneur de Saint-Anthême et Montpelloux après son père, fut armé chevalier par François 1er sur le champ de la bataille de Marignan.), seigneur du lieu, avait fait faire des réparations au château d'Usson en 1534 et projeta sans doute de faire de même pour l'église. Mais il mourut en 1540. C'est sa veuve, Louise Hostun de Clavesson, qui commença ou continua les travaux et qui, trouvant le choeur de l'église trop exigü, décida de son agrandissement. Côté cure, en 1532, Jean Lazoux, religieux de la Chaise-Dieu, succéda à Benoit Peloux. Il fut suivi par Mre Pierre Maurin puis, de 1597 à 1636 par Mre Claude Terrasse. Un agrandissement considérable de deux travées eut lieu. La position de la clé de voûte portant les armes de cette dame en témoigne (partie fascé d'or et d'azur des La Roue, partie D'Hostun) ...


Une borne remarquable à Fraisse-la-Côte

Nous trouvons la première mention de cette pierre en 1465 dans le terrier Daniecq: « Guillermus Lacgerti loci de Fraxino Bellivisus (ancien nom de Fraisse-La-Côte) parrochia et mandamanti Usso » doit le cens au seigneur d'Usson Claude de La Roue pour une terre appelée La Peyra Leva (nom commun de menhirs et de dolmens) d'une contenance d'environ une éminée (ou 8 cartonnées, une cartonnée valant 8 ares 54 centiares) « Item circa unam eyminatam terre apellatam la Peyra leva confrontentem cum terra dicti Jacobi Gardes ex mane et cum terra dous Ricartz ex borea et cum terra dicti Jacobi ex occidente et cum prato dicti Vitalis Gardes ex vento... » Soit en reportant ces données sur un plan:

Terrains

La deuxième mention de la pierre, en notre possession, apparaît dans une vente passée chez le notaire Chastelle de Saint-Pal en 1645 (AD43 3E 529/112): Lager vend à Brebis une partie de la terre La Peyra Reane, contenant deux cartonnées, confrontée de matin du surplus, de midi du pré Decoussanges, de nuit de la terre de Noël Gardey et de bise du surplus. En consultant le Lexique de l'ancien français de Fr. Godefroy, nous trouvons: renal, s.m. pierre servant de limite. En reportant cette vente sur un plan:

Terrains

On s'aperçoit que la parcelle en pré existe toujours au sud, avec un nouveau propriétaire, et que la terre à l'ouest est toujours à la famille Gardey. En vendant deux cartonnées, Lager vend environ le quart de sa terre.

En 1763, Antoine Chevojon de Fraisse Belvesis vend (AD42 5E VT ... 29) à Antoine Esqui de Malbost un pré appelé La Naute et une terre appelée Peyrigne, contigus, faisant hache du côté levant et couchant, contenant 7 cartonnées et confinés de matin par le chemin de Fraisse à Peret, de midi par la terre de P. Lachamp et de soir et bise par la terre du sieur Mouton. Et en 1814, Jean Roux vend (AD43 3E 529/152 Notaire Maisonneuve) à son frère Laurent Roux un tènement ...