1914 : USSON DANS LA GRANDE GUERRE

Depuis plusieurs mois, des rumeurs alarmantes suscitent l’inquiétude au sein de la population : les grandes puissances européennes et l’Allemagne en particulier se livrent à une course effrénée aux armements. L’annexion, par cette dernière, de l’Alsace-Lorraine , conséquence de la défaite française lors de la guerre de 1870, est bien présente dans les esprits et nourrit comme un sentiment diffus de revanche. Les informations officielles sont rares : le journal hebdomadaire le « Montbrisonnais » lui-même mal informé se résume fréquemment à une seule feuille et rares sont les Ussonais qui le parcourent. Le 27 juillet, un télégramme officiel rappelle les soldats permissionnaires. C’est donc dans cette ambiance déprimante que le lundi 3 août 1914 l’Allemagne déclare la guerre à la France. Le sort en est jeté et dès lors, notre pays entre dans le plus gigantesque conflit de l’histoire. Comment se présente à ce moment- là notre village ?

Population et environnement

Monsieur Valentin est maire de la commune et sera réélu le 19 décembre 1919. Usson la rurale compte 2.878 habitants en 1911, date du dernier recensement. Le bourg regroupe un millier de personnes que l’on appelle population agglomérée, et les hameaux et écarts 1878 : population éparse, soit un peu moins du double. 980 femmes ou filles fabriquent la dentelle pour 2 francs par jour. Une demi-douzaine d’étrangers vivent ici. La population s’active aux travaux des champs qui s’effectuent en totalité manuellement : aucun tracteur, aucune faucheuse, aucune moissonneuse ; on se déplace à pied, sauf quelques rares privilégiés qui disposent d’un cheval, aucune voiture automobile ne sillonne les chemins : la première fera son apparition après la fin de la guerre. Les porcs, les chèvres circulent librement dans les rues et les ruelles du village où l’on remarque plusieurs fermes. Quelques villégiateurs stéphanois viennent passer les mois d’été à Usson : des précurseurs, ce sont les premiers touristes ou estivants. La voie ferrée relie depuis un peu moins de 20 ans la localité au chef-lieu du département et au chef-lieu de canton : St Bonnet le Château.

Vie quotidienne

Bien que l’on voyage peu, le train à vapeur connaît un succès certain et les convois de marchandises acheminent vers les mines de charbon stéphanoises les « buttes » qui serviront à étayer les galeries et quelques productions agricoles telles les pommes de terre. Les soldats mobilisés prennent le train pour rejoindre leurs unités ou régiments. On ignore ce que sont les vacances et les écoliers, aux cheveux coupés ras, participent aux travaux des champs et à la garde des troupeaux. Les ménagères vont chercher l’eau au puits et les maisons ne disposent pas encore de l’électricité, même dans le bourg. La mobilisation des boulangers, des meuniers et des artisans préoccupe les autorités municipales chargées de pourvoir à la nourriture de leurs administrés et de veiller à l’entretien des demeures dont le confort reste pour le moins sommaire. Pas de récepteurs de radiodiffusion, les nouvelles, les rumeurs circulent grâce au « bouche à oreille ».

Ciel capricieux

Quel temps fait-il en ce mois d’août 1914, habituellement le plus agréable de l’année ? Le temps s’avère exécrable et semble se mettre au diapason des tristes évènements qui se succèdent. Un froid inhabituel et la pluie gênent considérablement ...


Une énigme toponymique: le Regardier

A la sortie du bourg d’Usson-en-Forez, le long de la route de Saint-Pal-en-Chalancon, se trouve une parcelle de terrain qui, d’après le cadastre napoléonien, se nomme : « le Regardier ». Faut-il chercher dans ce toponyme un lien avec le regard, la vue ? ou bien s’agit-il plutôt d’une déformation d’un autre mot qui, lui, pourrait avoir un sens, une origine compréhensible ?

Les informations données par le cadastre napoléonien

Situation de la parcelle Section B, n° 676 Voir le plan (en italique : les propriétaires des parcelles voisines en 1824)

Ses propriétaires

En 1824, cette parcelle de pré, dont la superficie est d’environ 1 arpent 29 perches (Le cadastre donne : 1arpent = 11cartonnées 630 pas , 1 cartonnée = 900 pas , 1 cartonnée = 8 ares 54 centiares), appartient à un marchand d’Usson : André Blancheton.

Elle passe, en 1852, à Romain Brottier, quincaillier à Saint-Etienne, puis à André Brottier en 1895.

En 1899, une partie du terrain est utilisée pour élargir la voie publique, la superficie de la parcelle n’est plus, alors, que de 1 hectare 26 ares .

Ce pré, où il n’y a encore aucune construction, passe, en 1906, à la famille Peyrieux. Jusque-là, et depuis 1824, il a conservé son nom « le Regardier ».

Vers une première explication

Le premier document qui va permettre d’avancer est une vente (Archives départementales de la Loire : 5 E-VT 1150- 99 Me Noyaux notaire à Usson), passée moins d’une dizaine d’années avant la création du cadastre, le 25 août 1816, par Jean-Baptiste Mouton, d’Usson, et, justement, à André Blancheton :

« Comparait Me Jean-Baptiste Mouton, propriétaire demeurant au chef lieu de la commune d’Usson, lequel, volontairement, vend, purement et simplement, avec promesse de maintenir, garantir et faire jouir, à André Blancheton, propriétaire, marchand patenté n°4, habitant audit Usson, ici présent et acceptant, un pré, situé audit Usson, appelé le Ricardier, de la contenue d’environ soixante-seize ares quatre-vingt-six centiares ( ou neuf cartonnées ancienne mesure), joignant de matin pré de l’acquéreur, de midy pré de Mathieu Chouvellon, de nuit chemin public et de bize le pré de Mr de Gouy par sa femme, de Pierre Bravard aîné et de l’acquéreur,… moyennant 6000 F».

En comparant avec le plan cadastral, on s’aperçoit que le « Regardier » et le « Ricardier » appartiennent au même propriétaire et que les propriétaires des prés limitrophes sont, pour la plupart, les mêmes : au nord : de Gouys, Bravard, Blancheton, au sud : Chouvellon et à l’ouest la route de Saint-Pal . Par contre, à l’est, la parcelle achetée est bordée par un pré appartenant déjà à André Blancheton.

Quant aux superficies, elles diffèrent sensiblement : en 1816, c’est un peu moins de 77 ares, alors que le cadastre, en 1824, donne 1 arpent 29 perches ce qui fait environ 129 ares ...


Le Prieuré Saint-Symphorien d'Usson - Les commencements

Avant-propos

Depuis longtemps on écrit et on parle:

Or on trouve:

Quelques dates

Que savons-nous sur l'église d'Usson avant 1300 ?

Les paroisses les plus étendues comptent parmi les plus anciennes et les limites paroissiales naturelles sont gages d'ancienneté ...